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minnie souris

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6 août 2021

Rêveries

Des rivières et des rêves

Des rêves de rivières

Naviguent dans mes veines

Charrient des peines

S'effilochent comme la laine

Dans mon lit au fil des nuits

Des histoires loufoques naissent

Naviguent et se chevauchent

Et de rêves en rivières

Les draps m'enlacent

Tandis que je songe à ceux

Tous ceux que j'ai perdu

Ceux que j'aimais

Toi

Le premier et le dernier

Auquel je n'ai rien révélé

Toi qui savais.

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19 février 2021

A perdre la raison

Tandis que tu regardais le soleil

j'ai volé ton ombre en cachette

pour la coudre sur mes chevilles

pour la tatouer sur mes poignets

une ombre longue

une ombre douce

une ombre de tous mes jours

qui a recouvert toutes mes nuits

Alors j'ai commencé

incantations

suppliques

rêveries diurnes et nocturnes

j'ai psalmodié ton prénom

doucement j'ai perdu la raison

c'était une folie douce

et tu étais si gentil

 

J'ai gagné en ubiquité

éternellement accompagnée

par ton reflet imaginaire

mais la vie m'a rappelé à elle

je ne croyais pas te trahir

silencieuse, je n'avais rien pu dire

 

C'était sans compter sur ta sensibilité

femme stupide comment croire

que toi, poète n'avait rien remarqué.

 

Ta présence réelle c'était un vrai mirage

ta voix ressemblait à la plage sous le soleil

beau comme un roi mage

sage comme un homme revenu de loin

 

Dans ta bouche

mon prénom succédait à Mademoiselle

je n'osais même pas regarder tes mains

 

J'étais redevenue tourterelle.

14 février 2021

Ulysse

Elle m'a dit viens, viens un peu là.

Qu'est-ce que tu vois ?

Qu'est-ce que tu vois ?

 

Une huître, la mer,

un coquillage salé.

Y'a des remous et c'est la mer

Y'a des marées, c'est irisé.

 

Elle m'a dit viens, viens un peu là.

Ecoute moi, écoute moi :

C'est le feu sous la glace,

ça va tout balayer.

 

Qu'est-ce que tu vois ? Qu'est-ce que tu vois ?

 

Je me suis dit comme un con ,

j'ai la pôle position,

j'ai touché toutes les manettes.

 

Elle, avion à réactions,

laissait des traînées dans le ciel.

 

Ecoute moi, écoute moi.

 

Ma bouche sur sa faille

Perdu dans l'univers marin

Quoi que je fasse, où que j'aille

Voir ne me servait à rien.

 

Ecoute moi, écoute moi.

 

Quand l'amour a mouillé ma bouche

Nous montions palier par palier

Le ras de marée à nos trousses

Ne demandait qu'à déferler.

 

Elle, avions à réactions

Laissait des traînées dans le ciel.

14 février 2021

Néanmoins

Fin d'une nuit d'ivresse

dans une voiture en flammes.

L'image de ta jeunesse confisquée par l'enfer

le tissu fragile de tes paupières d'homme

brûlé.

Regard de survivant aigu comme un poignard

le tranchant et la lame.

La peau greffée d'écailles arrachées à ton corps,

douleur.

Magnifique mutant, tu es un vrai seigneur

Beau comme un reptile étrange et tellement humain.

Pour séduire les femmes c'est du doré sur tranche.

t'as déjà tant souffert ! Toutes te veulent du bien.

La chair martyrisée, tatouée à jamais par les flammes...

ne peut éliminer ton monstrueux capital charme.

14 février 2021

Mortelle randonnée

J'ai attendu, j'ai attendu,

tendue tel un arc vers l'espoir

et sans mentir, j'y suis encore.

Trop jeune pour le grand départ

déjà vieillie pour la romance.

 

De l'extérieur qu'est-ce que l'on voit

de moi ?

Pour le ridicule, je ne sais pas.

Parce qu'après, l'ordre des choses

c'est d'aligner tout ce qu'on ose

avec le : ça ne se fait pas.

 

Une dépouille de ma jeunesse

dort dans le lit d'un vieil amant,

une relique dont il se berce,

pour moi tout ça c'était avant.

 

Moi qui me croyais libérée,

Ai-je vraiment, un jour, aimé ?

 

Nous fumions des Sénior services

comme dans Mortelle randonnée

Adjani sublime et Serrault lunaire,

On adorait

On s'adorait alors

avant de tout détricoter.

C'est pas sérieux l'amour vers la vingtaine.

 

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7 février 2021

Innocence perdue

Thérèse jeune fille

la plus belle d'entre-nous

quintessence de la beauté adolescente

les cheveux relevés en queue de cheval

laissaient suivre des yeux la ligne de sa nuque

sa robe jaune paille, la jupe en corolle

telle une fille fleur de chez jacques Demy

si douce, si pure, si neuve

 

En un été tout a changé

A la rentrée d'après

Thérèse cheveux coupés, désabusée,

adoubée par la bande des grandes

petites pétroleuses aux propos crus

indemnes de romantisme

lavés de toute sensibilité

le continent masculin expatrié

Thérèse portée par leur sororité

en ingénue émancipée

avait endossée le corps de sa mère

c'est une femme qui revenait

Thérèse révélée.

 

En un été tout a changé

et moi, témoin de la métamorphose

je ne saurais jamais.

6 février 2021

Le roi du silence

C'était dans l'île

invitée chez le roi du silence

petite, timide devant ce géant.

Il est Roi et Ours à la fois

Le plus grand des trois ours du conte.

Son palais est fait de pierres et de bois,

sa table ornée de vaisselle princière.

En ogre repenti, il se ronge les griffes

et dîne dans d'immenses plats.

Avec moi il a partagé son savoir,

comment reconnaître le vol des milans.

Ses grandes pattes sont magiques

il dort dans un grand lit et obscure est sa chambre.

Dans ses mains de géant poussent des fleurs en terre

il les colore puis les fait cuire dans un grand four.

Le mystère est patient sur le seuil de son antre

ça sent le vin, aussi le miel.

Comme les deux voyelles jumelles de nos prénoms

nous étions côte à côte, muets

le silence vibrait lentement entre nous

c'est aussi cela qu'il m'enseigné :

il faut savoir se taire, éprouver ce qui existe là.

Le silence est une intimité précieuse à partager.

Comme les deux voyelles inversées dans nos prénoms

quelque chose d'identique mais aperçu depuis l'autre rive.

Tout était déjà écrit, lui bien sûr le savait.

 

A la mémoire du potier de Corté

 

15 novembre 2020

Tout près de Piraillan

Ici, les nuages sont d'autres oiseaux

l'océan laisse une traîne derrière lui

bijoux de sable et de sel tissés ensemble

nous marchons sur les plaque séchées par le soleil

elles se brisent sous nos pas

la sensation est nouvelle pour moi

J'étais là-bas à l'océan

avec l'homme

avec nous : sa fêlure

Quelquefois il la tenait bien haut

légère au-dessus de nos têtes

D'autrefois elle lui écrasait les vertèbres

le forçait à ramper sur le sol

tel un lézard tout nu.

c'était un homme jeune au regard débordant de mélancolie

cela peut faire peur

mais c'est aussi beau, parfois, la mélancolie

un enfant perdu aux joues sombres

mangées par une barbe naissante.

Il m'emmena dans la maison.

le vieux poêle à bois chauffait les murs

commençait le rituel des arrivées

Nettoyer, remettre à flots l'édifice

lui redonner vie puis l'eau et l'électricité

Ici l'air est embaumé par les pins et les marées

L'océan est une présence constante

Belle vieille maison que j'aimais

C'était vers Lège Cap Ferret

Nous partions manger des glaces à bicyclette

L'enfant poussait dans mon ventre

doucement balancé comme dans un hamac

C'était doux et joyeux

je n'ai pas vu venir l'orage.

15 novembre 2020

Bon anniversaire

Christine aime le thé noir,

noir comme ses yeux pétillants,

son regard est malicieux et son rire franc.

Christine a soixante ans

son regard en a vingt

et son sourire dix

Toute entière cousue dans l'appétit de vivre

Christine

Curieuse et gourmande, rieuse

amie du chat Merlin

elle porte au front

l'étoile de la sagesse

et en diadème son intelligence

plus précieuse que le rubis.

De ses mains aux ongles laqués

blanches comme deux colombes

elle fait naître onguents, objets

des philtres en tous genres.

Belle puissance féminine

toute de magie créatrice

C'est elle, c'est Christine.

14 novembre 2020

Le messager

L'oiseau,

saches que ton chant matinal

me lave des pensées du monde.

Ton petit corps au chant puissant

m'offre la joie du jour naissant

sa force vive éloigne de moi

le lancinant monstre du temps.

Celui qui ronge et rouille à l'intèrieur.

En t'entendant ainsi chanter

mon âme s'élève et me sourit.

A travers toi le ciel me dit :

que crains-tu de la vie ?

ta fragilité c'est encore de l'énergie

qui se faufile entre les pierres

comme l'eau du ruisseau, tu cours

magique et invincible.

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