L'eau de Linette
L'eau de Linette
La petite est très malade.
Le nom prononcé est un mot dangereux
mortel, peut-être.
Toute petite et très malade,
elle s'inquiète pour sa mère,
amour inconditionnel.
La petite donnerait sa vie, presque
pour revoir sourire sa mère.
Un vrai sourire sans nuages,
ce premier amour de sa petite vie
elle veut tant le rassurer.
Allongée sur sa mère dans la voiture,
elle tente de se relever
Regarde comme c'est joli, l'étang.
Elle voudrait tant la petite
s'assoir, se mettre à la fenêtre,
montrer à sa mère que c'est possible,
qu'elle en est encore capable.
Mais non, la petite est trop malade.
La petite fièvreuse chemine,
chemine le long d'un ruban brûlant.
Elle navigue par paliers
elle monte et descend le long de ce cordon.
L'enfant a soif.
Elle croit dire : j'ai soif.
Mais sa gorge est un étroit goulet
tout fait mal dans ce monde étouffé.
Elle qui croit parler mais en fait elle rêve,
La soif chemine en elle,
prends la forme de cette eau fraîche
comme un breuvage symbolique.
Je veux l'eau de Linette.